Le Niger, situé dans la région du Sahel, est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles telles que les inondations, les sécheresses et les tempêtes de sable. Ces événements sont exacerbés par les changements climatiques, qui augmentent la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes .
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l'ensemble du territoire nigérien au mois d'octobre 2024 ont provoqué des inondations catastrophiques, touchant gravement toutes les régions du pays. Selon les dernières données de la Direction de la Préparation de l'Alerte et de la Gestion des Catastrophes, les inondations ont provoqué l'effondrement de plus de 73 500 maisons, fait plus de 710 000 personnes sinistrées, et provoqué la mort de 273 personnes, dont 121 par noyade et 152 par effondrement. Au-delà des pertes humaines, les infrastructures n'ont pas été épargnées. Plus de 2 757 caisses, 6 208 murs, 120 classes, et 858 hangars ont été détruits. Les pertes incluent également 1 920 greniers, 823 boutiques et 21 145 tonnes de vies, affectant gravement les moyens de subsistance des habitants. En termes de bétail, près de 18 000 têtes ont péri, aggravant une situation déjà critique pour les communautés dépendantes de l'élevage.
La pluviométrie cette année 2024 est marquée par des fortes retenues qui ont occasionnée des inondations dans plusieurs localités du Niger dont la ville de Filingué, abritant 456 328 habitants, est située à environ 160 km au nord-est de Niamey, la capitale du pays et à 200 km à l'est de Tillabéri. Les données sur le terrain auprès des autorités municipales ont montré une perte de plus de 1900 ménages sinistrés soit plus de 13000 sinistrés dans la vile de Filingué.
Les données sur le terrain auprès des autorités municipales ont montré une perte de plus de 1900 ménages sinistrés soit plus de 13000 sinistrés dans la vile de Filingué. La cartographie à partir de la Télédétection montre que les inondations ont débuté au mois d'août et atteignent leur maximum au mois d'octobre affectant spécialement les maisons en banco étendues sur 10 km2
En exploitant le notebook sur la détermination de l'étendue saisonnière des plans d'eau avec Sentinel-2 à travers le Sandbox de DE Africa, Cheffou Rachid a utilisé l'indice d'eau par différence normalisée (MNDWI) comme proxy de présence d’eau. La série chronologique montre que les inondations ont commencé vers le début du mois d'août 2024 pour atteindre un niveau maximum à partir du 09 octobre.
Les statistiques montrent que la ville de Filingué a reste aride depuis janvier jusqu'en juillet. Les pluies diluviennes commencent au mois d'août à environ 9,94 km 2 ont été inondés, causant ainsi des dégâts humains et matériels.
L'utilisation des technologies géospatiales à accès ouvert et gratuit, et spécialement les plateformes de Digital Earth Africa avec une longue série chronologique, permet aux chercheurs, aux gouvernements et aux humanitaires de surveiller les inondations afin d'optimiser les interventions. En combinant les données de terrain avec les observations de la terre, Rachid a fourni une vue d'ensemble sur l'étendue des zones inondées et des dégâts matériels provoqués. Les résultats de cette étude permettent de développer les agglomérations dans des zones à faible ou sans risques d'inondations et d'améliorer les matériaux de construction car les maisons à banco sont les plus touchées.
A propos de l'auteur :
Cheffou Rachid est ingénieur hydrogéologue et spécialisé en Technologie geospatiale et ressources en eau et actuellement en these de doctorat. Il a participé à la mise œuvre de projet de recherche dans le domaine des ressources en eau et agricultures en lien avec la télédétection et le SIG.
Il est promoteur de l'entreprise HYGEO spécialisé dans la promotion et les services liés aux Technologies géo spatiales au Niger.