La destruction des ressources naturelles en Afrique s'est accélérée à un rythme alarmant, mais sans les mesures et le suivi nécessaires pour tirer les conclusions qui s'imposent. L'Afrique a enregistré le taux annuel le plus élevé de perte nette de forêts pour la période 2010-2020, soit 3,9 millions d'hectares. Ce taux a augmenté au cours de chacune des trois décennies depuis 1990.
Utilisation de Cartes Digital Earth de l'Afrique et Digital Earth Africa Bac à sableL'Institut régional africain pour la science et la technologie de l'information géospatiale (AFRIGIST), les outils permettant d'attirer l'attention sur cette évolution régressive qui affecte spécifiquement les terres forestières au Bénin. AFRIGIST est un partenaire clé de Digital Earth Africa, qui contribue à la diffusion et à la sensibilisation aux outils et services accessibles et prêts à être analysés de Digital Earth Africa.
Recherche entreprise par un groupe d'universitaires d'AFRIGIST, avec la contribution de Digital Earth Africa, intitulée, Analyse par télédétection des paramètres phénologiques dans la forêt de réserve de l'Ouémé-Boukou (OBRF), République du Bénin a examiné les paramètres phénologiques de l'OBRF à l'aide de données d'observation de la Terre. La phénologie, l'étude des phénomènes périodiques de la croissance et du développement des plantes influencés par les saisons et les milieux de vie, est un outil essentiel pour comprendre les interactions complexes entre les plantes et leur environnement.
L'étude a utilisé les données de Sentinel 1 pour analyser les statistiques phénologiques, tandis qu'un masque de terres cultivées extrait de la carte d'étendue des terres cultivées de Digital Earth Africa a été utilisé pour estimer l'emplacement des terres cultivées dans la forêt avant d'analyser les métriques. La présence et la quantité de végétation dans la forêt ont été mesurées à l'aide de l'indice de végétation radar (RVI) calculé à l'aide de XR_Phenology dans le carnet Jupiter du bac à sable. Le RVI a été tracé au fil du temps entre janvier 2019 et janvier 2021, générant des statistiques phénologiques par pixel liées à des paramètres clés tels que le début de la saison (SOS), le pic de la saison (POS), la fin de la saison (EOS), la valeur au début de la saison (vSOS), la valeur au pic de la saison (vPOS), la valeur à la fin de la saison (vEOS), la durée de la saison (LOS), l'amplitude de la saison (AOS), le taux de verdissement (ROG) et le taux de sénescence (ROS).
L'application du masque de terres cultivées de Digital Earth Africa a révélé qu'une partie importante de la forêt est utilisée illégalement pour des activités agricoles. Les forêts au BéninComme dans le reste de l'Afrique, ces régions sont affectées par l'expansion de l'agriculture, qui comprend le surpâturage et les feux de défrichement. Les effets sur la biodiversité, l'érosion et même la pauvreté sont bien connus. Les Banque mondiale rapporte qu'en Afrique, les revenus liés à la forêt peuvent permettre à 11% des ménages ruraux de sortir de l'extrême pauvreté et que les forêts peuvent renforcer durablement la sécurité alimentaire.

L'analyse RVI a montré un déclin de la phénologie de la végétation en mai 2019, coïncidant avec la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. La saison de croissance de mai 2019 à janvier 2020 a présenté un schéma bimodal, avec deux pics observés en août et en décembre 2019. Cela indique que toute activité de boisement (en d'autres termes, le rétablissement des arbres) serait plus appropriée au cours de cette période. De janvier 2020 à janvier 2021, la même tendance a été observée, avec un léger déplacement du pic en décembre.

Un rapport récent de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur les Évaluation des ressources forestières mondiales révèle une évolution régressive des forêts, avec un taux de croissance négatif de -0,19, -0,13 et -0,12 pour les décennies 1990-2000, 2000-2010 et 2010-2020, respectivement. Cette tendance inquiétante est particulièrement évidente dans la majeure partie de la forêt tropicale africaine, nécessitant la mise en place d'un système de suivi afin de fournir des informations essentielles pour les politiques de conservation et de gestion des forêts africaines.
Les résultats de la recherche sur la réserve forestière de l'Ouémé-Boukou soulignent l'importance de la télédétection active dans la fourniture d'informations précieuses pour la surveillance des réserves forestières, avec le potentiel d'aider les efforts de conservation et d'informer les pratiques de gestion durable.
Les résultats de ces recherches, menées par Joseph Oloukoi, ont été présentés lors de la conférence de l'Union européenne. 14ème conférence internationale de l'AARSE qui se tiendra à Abidjan en novembre 2024. Momodou Soumah, Hubert O. Yadjemi et Sena Ghislain C. Adimou d'AFRIGIST, ainsi qu'Edward Boamah, responsable technique de Digital Earth Africa, ont contribué à cette recherche. À l'avenir, cette recherche sera publiée sous forme de document qui sera soumis pour inclusion dans la publication officielle de la conférence de l'AARSE.