Cartographie des herbiers marins au Sénégal : Un nouveau pas vers des écosystèmes marins durables

6 mai 2025

Utiliser Digital Earth Africa pour soutenir la résilience climatique et la conservation menée par les communautés
Digital Earth Africa continue de mettre en avant la façon dont sa plateforme favorise les changements environnementaux dans le monde réel, en s'associant à des organisations qui renforcent la résilience contre le changement climatique et promeuvent la biodiversité. Une récente collaboration avec le projet Sustainable Ecosystem-Based Adaptation Solutions (SEDAD) au Sénégal - par l'intermédiaire de Centre de Suivi Ecologique (CSE), l'un des principaux partenaires régionaux de DE Afrique, met en évidence la puissante intersection de la technologie satellitaire, des connaissances locales et de la conservation menée par les communautés.

La cartographie des herbiers marins vise à améliorer la compréhension de la distribution et de la santé de la plante, permettant ainsi une meilleure protection, gestion et utilisation de ces écosystèmes côtiers essentiels. Les écosystèmes d'herbiers marins, bien que vitaux, ont été historiquement peu étudiés au Sénégal, ce qui les rend vulnérables à la dégradation de l'environnement, aux pressions du développement et aux menaces liées au climat.

Les parties prenantes en ligne de mire
La Direction des aires marines protégées communautaires (DAMPC), qui dépend du ministère de l'Environnement et de la Transition écologique, est une partie prenante essentielle du projet SEDAD. En tant que décideurs politiques, la DAMPC utilisera les données générées pour informer les efforts nationaux de conservation marine. Le Commandant Binta BA du DAMPC a joué un rôle essentiel dans l'établissement d'un lien entre la politique et l'action sur le terrain. Les autres collaborateurs sont Nicolas Mbengue et Moussa Dieng du projet SEDAD, et Dieynaba Seck du CSE, qui ont apporté une expertise précieuse.

Au cœur de ce travail se trouve une initiative novatrice de cartographie des herbiers marins menée au sein d'une aire marine protégée (AMP) dans le sud du Sénégal. Dirigé par un chef de projet local de la SEDAD et soutenu par les données satellitaires de DE Africa, le projet avait un double objectif : confirmer la présence d'écosystèmes d'herbiers marins et classer les différentes espèces trouvées.

Une approche de la cartographie marine basée sur les données
La cartographie a été réalisée à l'aide d'un ordinateur portable sophistiqué développé à partir de la plateforme Sandbox de DE Africa et des ensembles de données Sentinel-2. Plusieurs indices ont été utilisés pour une détection précise :
- L'indice de différence normalisé de l'eau (NDWI) pour identifier les zones d'eau
- Indice de végétation par différence normalisée (NDVI) pour détecter la végétation à marée basse
- Indice de différence normalisé de la chlorophylle (NDCI) pour la détection de la chlorophylle dans l'eau
- Indice d'identification des herbes marines submergées (SSII) pour repérer les herbes marines submergées.

Ces algorithmes ont été initialement formés à partir de données provenant de Mauritanie, ce qui rend cette application au Sénégal à la fois innovante et adaptée à la région.

Les écosystèmes d'herbiers marins jouent un rôle essentiel dans :
- Soutenir la biodiversité,
- Permettre le piégeage du carbone (contribuer à la lutte contre le changement climatique),
- Stabilisation des zones côtières contre l'érosion.

Le projet SEDAD a donné la priorité à ce travail après avoir constaté que les efforts précédents pour cataloguer les écosystèmes d'herbes marines avaient été limités ou peu concluants. Un étudiant chercheur a été déployé pour effectuer une validation sur le terrain, en rencontrant les parties prenantes locales, y compris les pêcheurs et les membres de la communauté, afin de confirmer les résultats des satellites sur le terrain.

L'une des principales constatations a été le manque de sensibilisation de la communauté à l'importance de l'herbier marin. De nombreuses parties prenantes ont d'abord mal compris les herbes marines, les confondant parfois avec d'autres plantes marines. Cette découverte a mis en évidence le besoin urgent de sensibiliser les communautés à la valeur écologique et économique de ces écosystèmes.

Il est important de noter que la ZMP est gérée selon un modèle de gestion participative, dans lequel les communautés locales sont directement impliquées dans la prise de décision et l'intendance. Cette approche encourage l'utilisation durable des ressources et permet aux communautés d'équilibrer leurs moyens de subsistance et la conservation de l'environnement. Plutôt que d'imposer des réglementations descendantes, le modèle favorise l'appropriation et la protection à long terme des ressources marines.

Prochaines étapes du voyage
Le travail de cartographie a maintenant confirmé la présence d'herbiers marins, et les prochaines étapes sont les suivantes :
- Classification des types d'herbiers
- Détection et surveillance de la santé des herbiers marins
- Enquêtes sous-marines détaillées par des plongeurs
- Production d'un rapport complet analysant la répartition des herbiers marins
- Comparaison des nouveaux résultats avec les tentatives de cartographie plus anciennes
- Perfectionnement de l'algorithme de cartographie sur la base de données de terrain

En fin de compte, les informations recueillies aideront les gestionnaires du parc et les dirigeants des communautés à protéger et à gérer plus efficacement l'AMP, en veillant à ce que les stratégies de conservation soient informées, inclusives et à l'épreuve du temps.

Il ne s'agit pas seulement d'utiliser une technologie puissante, mais de créer des effets réels et mesurables dans les communautés qui se trouvent en première ligne du changement climatique.

Ndey Fatou SANE, responsable de la validation sur le terrain au CSE, déclare : "Digital Earth Africa offre un accès gratuit à des données satellitaires de haute qualité et nous permet de suivre les changements environnementaux, les côtes, les zones humides, l'utilisation des terres avec une plus grande précision et de les cartographier. Digital Earth Africa m'a permis d'approfondir mes connaissances en matière de télédétection et de programmation Python."